Les gènes parlent, la science avance, mais l’école, elle, peine encore à suivre...
Il y a quelques jours, je suis tombée sur un article de Science et Avenir au sujet des gènes identifiés dans la dyslexie.
Je me suis dit : “Chouette, une belle avancée !”
Et puis, comme souvent, mon cerveau s’est mis à faire des ponts, des bonds, des points d’exclamation…
On le sait désormais avec certitude :
les troubles “Dys” et apparentés - dyslexie, dyscalculie, dyspraxie, TDAH, autisme, entre autres - sont des troubles neurodéveloppementaux à forte composante génétique.
Des chercheurs ont récemment identifié 42 loci précis sur le génome, impliqués dans la lecture, la mémoire, l’attention, la motricité, ainsi que de nouveaux variants spécifiquement associés à la dyslexie.
>>> En gros certains “endroits” du code génétique influencent directement la façon dont notre cerveau lit, comprend, retient et coordonne les informations - un peu comme si certains circuits du cerveau étaient câblés différemment, sans être défectueux pour autant -
Ces découvertes confirment que les gènes liés à la dyslexie se croisent avec ceux d’autres troubles cognitifs tels que le TDAH, la dyspraxie ou encore les troubles du spectre autistique.
Ce phénomène de “troubles neurodéveloppementaux croisés” éclaire pourquoi certains enfants cumulent plusieurs difficultés à la fois , non par malchance, mais par architecture biologique.
Les ravages du regard et du système
Ce qui fait le plus de dégâts, ce n’est ni le trouble lui-même, ni son origine génétique, mais le contexte social et scolaire.
Un enfant dyslexique ou TDAH ne souffre pas simplement parce qu’il apprend différemment, mais parce qu’on continue, année après année, à le juger, à le forcer, à lui demander de “monter aux arbres alors qu’il est un poisson rouge” (merci Einstein ).
Les blessures de l’estime de soi, la perte de confiance, la fatigue, l’anxiété et la disparition du plaisir d’apprendre naissent bien plus dans la salle de classe que dans l’ADN.
Ce que les familles attendent vraiment
Les parents n’attendent pas la découverte du gène miracle, mais une mutation du système éducatif. Une école capable de :
Cesser de comparer, de sanctionner et de moraliser la différence.
Former les enseignants à repérer, comprendre et accompagner les troubles dès les premiers signes.
Valoriser la démarche, la créativité et les forces de chaque élève, plutôt que la performance chiffrée.
Adapter le temps, les supports et le regard, qu’il s’agisse d’un enfant dyslexique, TDAH, dyspraxique, autiste… ou simplement unique.
Des avancées utiles, mais à replacer dans le réel
Les progrès de la génétique sont majeurs : ils permettent un meilleur dépistage, une compréhension fine des mécanismes cognitifs et ouvrent la voie à des accompagnements personnalisés. Ils contribuent aussi à légitimer la souffrance des enfants et des familles, en apportant une reconnaissance scientifique.
(Le parcours du combattant de la reconnaissance MDPH, on en reparlera...)
Repenser l’école
Et à ceux qui objectent : « L’école ne peut pas s’adapter à tous les élèves, au risque de pénaliser ceux qui n’ont pas de difficultés »
>>> il ne s’agit pas de déshabiller Pierre pour habiller Paul.
Et à ceux qui ajoutent que : « de notre temps, il n’y avait pas tous ces troubles », ou que “désormais tout le monde est HPI, TDAH ou dys quelque chose” - rappelons-le :
>>> Ce n’est pas qu’il y en a plus, c’est qu’ils sont mieux dépistés.
Les progrès de la science et de la neuropsychologie ont permis de mettre des mots là où, autrefois, il n’y avait que des jugements. (et il y en a encore...)
Hier encore, ces enfants étaient catalogués de “mauvais élèves”, “rêveurs”, “turbulents” ou “pas faits pour l’école”, envoyés trop vite vers l’apprentissage ou marginalisés sans comprendre pourquoi ils n’y arrivaient pas.
Heureusement, les mentalités évoluent (un peu...): aujourd’hui, on pose des diagnostics au lieu de bonnets d’âne - et c’est une victoire collective. Mais il reste encore du chemin : reconnaître les différences ne suffit pas, il faut désormais adapter l’école à cette diversité.
Pour une école de demain plus inclusive
Repenser notre manière d’enseigner, ouvrir la porte à de nouvelles approches pédagogiques, offrir des professeurs spécialisés mieux formés,
et redonner à chaque famille le choix du cadre éducatif qui correspond à son enfant , y compris lorsque cela passe par l’instruction en famille, qu’il est temps de cesser de diaboliser.
L’école de demain devrait être un lieu où la néo-pédagogie complète les approches plus traditionnelles, sans opposition ni hiérarchie entre elles. Parce que la véritable inclusion, c’est cela :
permettre à chaque enfant d’apprendre selon la voie qui lui convient, dans un environnement qui respecte sa singularité et l’aide à développer le meilleur de lui-même.
Car qu’ils aient des troubles ou des facilités, tous les enfants ont des forces qui méritent d’être reconnues et cultivées.
Conclusion
La science avance, et c’est précieux. Mais ce qui libère vraiment un enfant atypique, ce n’est pas la découverte du “gène R2D2”, aussi passionnante soit-elle, c’est le droit d’apprendre autrement, d’être compris, accompagné, et regardé pour tout ce qu’il est capable d’apporter. (Et de nombreux enseignants attendent que ça... qu'on leur donne les moyens... )
Bref... j'ai encore tant de choses à dire sur le sujet...
Stéphanie
Espace dédié aux enfants et adolescents atypiques : TDAH, DYS, hypersensibilité, anxiété scolaire.
Stéphanie Martin, praticienne en bien-être intégratif à Marseille, accompagne familles et jeunes vers compréhension et apaisement.
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