Sa main dans la mienne

Sa main se serre dans la mienne à mesure que l’on s’approche de l’école.

D’abord un pas plus lent, puis les supplications :
“S’il te plaît maman, je ne veux pas y aller…”

Ce ne sont plus des pleurs.
C’est une détresse.
Une marée qui monte.
Celle de l’anxiété scolaire.

Alors on tente de l’apprivoiser.
On pousse un peu, on négocie, on invente des ponts :
un cours, puis une pause ;
une matinée, puis deux.

Parfois on rattrape le train au dernier moment.
On se dit que ça va mieux, que ce n’était qu’un passage.

Mais les années passent,
les schémas se répètent,
et un jour, tout bascule.

Il suffit d’un jour.
Une nouvelle crise.
La crise.

Celle qui renverse tout.
Celle qu’on ne peut plus apprivoiser.
Celle où tout chavire.

Le trouble anxieux, qui grignotait de la place doucement,
au fil des jours, des mois, des années,
a fini par tout envahir.

Alors ce n’est pas qu’il ne VEUT pas y aller.
C’est qu’il ne PEUT plus y aller.

On parle du burn-out au travail, de la détresse mentale des adultes. Mais on est à mille lieues d’imaginer qu’à 10 ou 15 ans,
on puisse vivre la même chose.

Et pourtant.

La lumière se baisse dans les cœurs.
Les questions se bousculent.
La culpabilité gagne du terrain.

“Je ne peux pas y aller…
Mais ne pas y aller ne me rassure pas non plus.”

Piégé dans le vacarme de ses pensées.
Rien ne rassure vraiment.

Et puis on lui a tant répété que l’école est importante.
Que les bonnes notes font briller nos yeux.
Et que les mauvaises semblent si graves.

Alors tout cela doit être important, n’est-ce pas ?

Le verdict tombe : la dépression s’installe.
On lui annonce qu’il ne retournera pas à l’école.

C’est ce qu’il croyait vouloir entendre depuis si longtemps…
Et quand cela arrive, rien ne s’apaise.

Prison mentale, à 10 ans.
Pourquoi ?
Est-ce que tout cela en valait la peine ?

Sa main se serre encore dans la mienne.
Je lui murmure :
Ça va aller.

Pas en forçant.
Pas en rattrapant le train cette fois-ci.

Avec le temps,
avec les années,
avec l’amour.

Nous ne reprendrons plus ce train-là.
Pas seulement parce qu’on ne PEUT plus.
Mais parce qu’on ne VEUT plus.

Plus jamais confronter notre enfant à cette détresse.

Alors on s’arrête un moment en gare.
On respire.
Et on change simplement de direction...


A mes enfants, Axel, Morgane, Gabriel
A mes neveux
Aux parents et enfants qui se reconnaîtront...

“Changer de direction, c’est parfois le plus bel acte d’amour qu’on puisse offrir à un enfant.

Lui offrir l’espace pour se (re)construire.”

Stéphanie


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Espace dédié aux enfants et adolescents atypiques : TDAH, DYS, hypersensibilité, anxiété scolaire.
Stéphanie Martin, praticienne en bien-être intégratif à Marseille, accompagne familles et jeunes vers compréhension et apaisement.

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