Le masking

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Derrière chaque sourire, il y a parfois un masque invisible…

🎭 Le masking…

J’ai pris mon fils en photo alors qu’il essayait des costumes sortis de la malle spéciale Halloween.
Et derrière sa posture, ce mélange improbable de déguisements, je me suis dit que ça lui ressemblait bien, cet accoutrement.
Tellement lui…
Un costume unique, original, un peu fou, un peu magique - comme une potion improvisée : « Un peu de ci, un peu de ça, un soupçon de tel… et beaucoup trop de tout le reste. »

Et comme souvent quand je le regarde, j’ai eu ce petit pincement au cœur. Parce qu’en le voyant, je vois derrière le masque.
Je vois cet enfant tiraillé entre qui il est et qui il essaie d’être pour correspondre à la norme qu’on attend de lui.

D’un côté, il développe des capacités d’adaptation incroyables - et c’est magnifique à observer. Mais de l’autre… je trouve si triste qu’il ait dû apprendre à porter ce masque pour s’ajuster au monde, plutôt que de pouvoir simplement être lui-même.

Et comme souvent, mon cerveau a fait un bing, un bond, un tourbillon…

🎭 Alors j’ai eu envie d’écrire sur le masking.

Tu sais, ce stratagème totalement inconscient que l’humain met parfois en place pour se fondre dans la masse, éviter de déranger, de déborder, de paraître “bizarre”…
Attention à ne pas confondre avec le fait d’adapter naturellement son comportement selon les contextes - être différent avec ses proches, ses amis ou dans le cadre professionnel, c’est normal.

Non, le masking, c’est autre chose.

C’est un mécanisme profond, souvent installé dès l’enfance, qui consiste à camoufler ses particularités pour “convenir” à un groupe, à un environnement social. C’est une stratégie involontaire, un réflexe de survie, pour “paraître normal”, éviter le rejet, la moquerie ou la différence.

En réalité, c’est une stratégie de survie sociale qui cache un profond mal-être. On inhibe qui l’on est, on se modèle, on s’ajuste de manière totalement inconsciente… jusqu’à parfois se perdre complètement. Et à long terme, ce processus, aussi invisible qu’épuisant, peut mener à un burn-out, une perte d’identité ou une dépression.

🦎 On retrouve ce mécanisme de camouflage très souvent chez les neuroatypiques : les enfants ou adultes avec un TDAH, un TSA/Asperger ou un HPI développent très tôt ces compensations pour tenter de correspondre à ce qu’on attend d’eux.
Mais il peut aussi s’installer, plus subtilement, chez des neurotypiques qui ont trop longtemps voulu “faire bonne figure”.

D’après plusieurs études en psychologie et neurosciences, le masking est associé à une anxiété accrue, des troubles de l’humeur, une perte d’authenticité et un fort coût émotionnel.
Les personnes concernées décrivent une fatigue constante, une perte progressive de leur identité, et un épuisement chronique lié à la tension permanente entre ce qu’elles sont et ce qu’elles montrent.

Halloween approche… et je me dis que parfois, ces masques que l’on enfile pour le plaisir cachent quelque chose de bien plus profond.

Pour certains, ce soir-là, porter un masque, c’est enfin pouvoir respirer. Parce qu’en temps normal, ils en portent déjà un - invisible, social, épuisant. Celui du “fais comme si”, du “tiens-toi bien”, du “sois normal”.

Le masque d’Halloween, lui, ne trompe personne.
Il amuse, il protège, il autorise l’excès et l’imperfection.

💔 L’imperfection.


Cette imperfection qu’on ne s’accorde pas, qu’on ne s’autorise plus… Parfois, cela vient de loin. De cette éducation où il fallait être une “gentille petite fille” ou un “gentil petit garçon” : celui qui travaille bien à l’école, qui est poli, qui dit bonjour, merci, au revoir…

Bien sûr, tous ces codes sont honorables - ils font partie du respect et de la politesse. Mais parfois, cela va trop loin.
Surtout quand, à chaque fois qu’un de ces codes n’est pas respecté, l’enfant reçoit un retour punitif, dans les gestes ou dans les mots.

🧠 Alors, dans ce petit cerveau en construction, quelque chose s’ancre :

“Si je ne fais pas ce qu’on attend de moi, c’est mal.
Et si c’est mal, ça veut dire que je ne suis pas bien.
Et si je ne suis pas bien… on ne peut pas m’aimer.”

Et c’est ainsi que naissent la culpabilité, la perte d’estime de soi, le manque de confiance. L’enfant apprend alors, inconsciemment, à porter le masque de “celui qu’on attend qu’il soit” - pour être aimé, accepté, validé.

Plus tard, ce mécanisme devient souvent la racine d’une dépendance affective : le besoin constant d’être aimé, compris, approuvé. Et pour ne pas risquer le rejet,
on devient prêt à accepter des choses qui ne correspondent pas à nos valeurs, simplement parce que, quelque part, on a toujours connu ça.

Alors, cette dissonance devient peu à peu une norme acceptable - une forme d’adaptation devenue habitude, qui finit par brouiller la frontière entre ce qu’on ressent et ce qu’on tolère.

Mais ça… c’est un autre sujet.

🕸️ Alors peut-être qu’en cette période d’Halloween, on pourrait tisser une nouvelle toile, et se demander :

quel masque ou costume aurais-je envie de porter ?
Parce que souvent, le choix qu’on fait n’est pas anodin - il est symbolique, il révèle quelque chose de notre vraie nature, de ce qu’on aimerait oser être.
(Bon… si c’est le costume d’un tueur en série, allez quand même consulter hein… ^^)

En tout cas, que tu sois neurotypique ou atypique, si tu as l’impression que ce sujet te parle, que certaines scènes de ta vie remontent à la surface en me lisant…
n’hésite pas à tendre la main à cette part de toi qui, comme une bulle dans une jolie coupe de champagne, désire juste remonter à la surface.

(À consommer avec modération 😉) 🥂



🌸 Stéphanie Martin
Praticienne en bien-être intégratif et maman d’enfants neuro-atypiques, passionnée par la pédagogie, les émotions et l’humain. Auteure - Les Atypiques www.bienetre-marseille.com

Espace dédié aux enfants et adolescents atypiques : TDAH, DYS, hypersensibilité, anxiété scolaire.
Stéphanie Martin, praticienne en bien-être intégratif à Marseille, accompagne familles et jeunes vers compréhension et apaisement.

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