Le marché de la conscience

Il y a quelques années, la vague new age me faisait grincer des dents...
Celle qui découvre que méditer rend zen, que l’énergie c’est cool, et que l’encens sent bon.
Celle où l’on promet la guérison en lisant l’avenir dans un billet de 50 €,
entre deux retraites spirituelles à la ferme des Cagoulins,
où l’on paye une blinde pour manger du vide et se faire masser l’astral.

Et comment oublier les médiums-mimolette,
ceux qui se connectent en live à l’au-delà, caméra allumée, entre deux stories “guidées par les anges”.
Ils te parlent de ton grand-père et du grand esprit universel, à coups de “on me dit que…”,
avec des pubs aussi fines que celles de Maître Boubou,
capable de réparer ton karma, ton grille-pain et ton PC portable en une seule séance Zoom.

Puis est venue la vague des naturos persuadés de détenir la vérité absolue de la santé.
Une liste longue comme le bras de compléments alimentaires « miraculeux », ou détenteur du scoop de l’année: le patch quantique qui guérit le toticolis, le deuil et fait bouillir l’eau des pâtes en moins de 10 secondes
recommandés avec la conviction d’avoir LA solution -
et, bien sûr, un joli pourcentage de commission à la clé.

Et maintenant, j’en vois poindre une nouvelle :
celle des « spécialistes du TDAH et des troubles à la mode ».
Des coachs, thérapeutes ou influenceurs qui racolent des familles perdues, épuisées,
en quête d’écoute, de compréhension, d’aide réelle -
et à qui l’on vend des promesses empaquetées
dans de belles phrases pseudo-scientifiques dictées par l’IA.

J’ai longtemps regardé tout cela avec une colère silencieuse...
Parce que ces vagues de “modes” desservent la spiritualité,
la santé naturelle, et surtout les enfants et familles touchés
par les troubles d’apprentissage & co.

Depuis plus de dix ans, j’ai appris à apprivoiser ces petites révoltes intérieures -
à accueillir, à prendre du recul, à soupirer intérieurement.
Mais aujourd’hui, c’est comme si tout cela devait être dit.

Pas parce que ma parole a un poids,
ni parce que je me sens investie d’une mission ultime pour révéler des vérités.
Mais simplement pour rester cohérente avec ce que je transmets
aux personnes que j’accompagne :
aligner ce que je pense, ce que je fais et ce que j’exprime.

Alors, au diable la peur du jugement.
Je parle ici de ce que je vis, de ce que je vois,
et de ce qui fait profondément partie de ma vie —
personnelle comme professionnelle.

Parce que pour moi, tout cela a du sens.
C’est sacré.
C’est précieux.

Parce qu’au fond, si chacun y mettait un peu plus d’humilité,
de tempérance et d’authenticité…
ce serait peut-être un petit pas pour l’humanité,
mais un grand pas pour l’Homme…

Stéphanie Martin
Praticienne en bien-être intégratif et maman d’enfants neuro-atypiques, passionnée par la pédagogie, les émotions et l’humain.
Auteure — Les Atypiques
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